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La CFDT Bourgogne Franche-Comté et la fermeture de la ligne ferroviaire SNCF Nevers Chagny du 10 juillet 2023 au16 février 2024

Publié le 06/08/2023

Le 2 mai dernier le Comité Economique Social et Environnemental Régional (CESER) adoptait un vœu sur les conditions de la fermeture temporaire de la ligne SNCF Nevers-Dijon pour cause de travaux de rénovation de la ligne entre Chagny et Nevers. A l’occasion du débat sur l’adoption de ce vœu, la CFDT Bourgogne Franche-Comté est intervenue longuement par la voix de Joseph BATTAULT.

La presse quotidienne régionale s’est faite l’écho depuis le printemps derniers des très importants travaux engagés par la SNCF de la mi-juiillet 2023 à la mi-février 2024 sur la ligne Chagny-Nevers et des problèmes soulevés pour les usagers par la mise en place de transports de substitution par car.

Ainsi le 18 juin dernier le Journal du Centre titrait : « Les cars de substitution pour la ligne Nevers-Dijon au prix du train cristallisent la colère ». Et le 11 juillet : « Le vaste chantier sur la ligne SNCF Nevers-Dijon est lancé ».

 

Le 2 mai lors de l’examen d’un vœu du CESER BFC, la CFDT s’est exprimée sur :

  • ces travaux,
  • la nature des  choix faits pour les réaliser,
  • les concertations avec les élus et usagers,
  • les modalités et améliorations des substitutions par car pour cause de fermeture de la ligne train
  • et enfin les leçons à en retirer pour de futurs travaux similaires.

 

Au nom de la CFDT Bourgogne Franche-Comté, Joseph BATTAULT déclarait lors de cette séance du Comité Economique Social et Environnemental Régional :

« Depuis plusieurs années la ligne Nevers Dijon a besoin d’importants travaux afin d’assurer une qualité de services et une sécurité aux usagers. Pour assurer ces travaux, la SNCF en accord avec le Conseil Régional ont décidé d’interrompre la circulation entre juillet 2023 et février 2024 soit pendant plus de 7 mois.

Cette interruption aura des conséquences importantes pour les habitants de notre région. En effet les mobilités par rail dont les émissions de CO2 sont les plus faibles, constituent un élément important dans cette période de mutation environnementale. La ligne Nevers Chagny assure aussi la seule liaison ferrée entre l’ouest de la région (en particulier la vallée de la Loire) et la moitié est de la région.

Les justifications apportées sont d’ordre financier, gestionnaire, technique. La dimension politique et sociale dans leur sens le plus noble du terme est totalement ignorée.

Les conséquences de ce choix d’interruption sont désastreuses pour les habitants et les territoires. L’accès aux services publics d’enseignement, de santé, d’administration va être compliqué, sinon impossible. Financièrement certains habitants seront contraints d’acheter une voiture pour se déplacer, le service de cars de substitution n’assurant ni la rapidité, ni la régularité, ni la garantie de respect d’horaires du train. Le bilan carbone individuel et collectif, le risque d’accidents, la fatigue, l’allongement de la durée des transports, les coûts induits sont autant d’éléments qui ne sont pas pris en compte dans les tableaux financiers des décideurs.

En décembre 2021 dans sa Contribution au Projet de Mandat 2021–2028 de la Région Bourgogne-Franche-Comté, le CESER réaffirmait : « Qu’une attention particulière est à porter sur la situation de l’Ouest de la Bourgogne-Franche-Comté, qui est profondément marqué par des inégalités en termes de richesses, démographie, d’accès aux services publics, d’infrastructure... Si d’autres territoires infrarégionaux vivent ces situations, l’Ouest de la région constitue un fait spécifique par son effet massif (la moitié de la superficie régionale) et son éloignement de la zone urbaine de l’Est qui est le siège de décisions politiques, économiques. On risque ainsi une véritable fracture qui met à mal la cohésion et la cohérence régionales »

Avec une telle décision, le ressenti de la fracture devient une réalité tangible. Elle est et sera exploitée par les populistes et se traduira ensuite dans les votes des citoyens.

On voudrait démontrer par l’exemple que les transports collectifs ne sont pas la meilleure solution pour réduire les émissions de CO2, on ne s’y prendrait pas autrement !

Ainsi, une décision prise sans concertation préalable avec les usagers, les élus, qui ne prend pas en compte les besoins des habitants, qui n’apportera aucune amélioration de service va renforcer encore le sentiment d’exclusion.

Dès maintenant la CFDT demande :

  • La révision des conditions de réalisation de ces travaux. En particulier la mise en œuvre de moyens qui réduisent leur durée et leur gêne pour les usagers.
  • La circulation de navettes TER sur les portions de voies encore accessibles.
  • La mise en place quand cela est indispensable de service de bus répondant aux réels besoins des usagers.
  • L’ouverture de concertations avec les élus locaux, les représentants des usagers qui assurent une transparence sur l’organisation, les conséquences, le suivi et l’évaluation des travaux
  • La programmation de travaux qui permettront d’améliorer la desserte et la rapidité de la liaison Nevers Dijon à moyen terme.
  • Un retour d’expérience sur la programmation de ces travaux afin de ne pas reproduire une telle situation sur notre région. La nécessité d’une concertation et d’une solution partagée doit dorénavant être la règle ».

+ notre  délégation  au CESER

 

délégation CFDT CESER

+ On trouvera en téléchargement ci-dessous le vœu adopté par le CESER et les interventions syndicales sur le sujet ainsi que les liens vers les articles du Journal du Centre :

 

+ Informations SNCF et Conseil régional BFC Mobigo avec en PJ les fiches horaires « papier »

 

+ Et pour trouver les transports de substitution le lien vers le site internet SNCF-Conseil Régional BFC Mobigo de recherche des horaires  des TER sur les parcours Dijon Nevers et Dijon-Paray le Monial