La Sté Nivernaise de Prêt à Porter à St Pierre le Moûtier poursuivra son activité ! 60 emplois maintenus.

Publié le 20/03/2018

Sans la détermination des salariés rien n’aurait été possible : ce 16 mars, le Groupe Lacoste a annoncé que la Société Nivernaise de Prêt à Porter (SNPP) poursuivra son activité avec un projet de conversion de son mode de fabrication migrant des tissus « chaîne et trame 1» vers la « maille 2 ».Il y a un an, elle était menacée de fermeture. Les soixante emplois sont maintenus.

Ce 16 mars, il est annoncé par le Groupe Lacoste que la SNPP perdurera à travers un projet de conversion du « chaîne et trame 1» vers la « maille 2 ».

 Retour en arrière

Il y a un an et demi le Groupe Lacoste envisageait de se séparer de ses sociétés périphériques avec une nouvelle stratégie basée autour d’un pôle d’excellence à Troyes se substituant aux ateliers de production comme la SNPP de Saint Pierre Le Moûtier.

 6 sites étaient donc dans l’attente du couperet, il y a de cela moins d’un an, la fermeture du site de Saint Pierre était donnée à 95%.

 

L’évolution de la situation

Alors pourquoi ce choix qui peut en étonner beaucoup, la CFDT a toujours pensé que la situation, même si elle était compliquée et dure à vivre, n’était pas désespérée.

 D’abord, comprendre le business plan de Lacoste : développer le made in France, avec comme produit phare les Polos Lacoste entièrement fabriqués en France, du haut de gamme avec une forte valeur ajoutée sur un marché porteur.

 Certains éléments sont à prendre en compte : le made in France se porte bien, le patriotisme économique n’est pas qu’un concept, Lacoste dégage un niveau de compétitivité hors coût3 sur ce type de produit à notre avis important, l’arrivée des JO 2024 à Paris, une nécessité de se positionner vite sur cette niche et des attentes vis-à-vis du Pôle d’excellence de Troyes en deçà des espérances.

 Ce qui nous intéressait ce n’était pas les 95 % mais les 5 % qu’il fallait jouer à fond et c’est ce que nous avons fait, mais cela n’aurait pas été possible sans l’investissement sans faille de la grande majorité des salariés.

 

Sans la détermination des salariés rien n’aurait été possible

Cet élément a été déterminant : L’atelier n’a jamais baissé les bras, malgré toutes les informations, fondées ou non fondées que l’on a pu entendre ou lire au cours de ces derniers mois.

 Il a donc fallu relever des défis techniques et psychologiques afin de mettre en avant les compétences des salariés et démontrer que la véritable plus-value était entre leur main et que ce savoir était totalement compatible avec le projet du groupe.

 C’est donc avant tout grâce au courage, à la compétence (savoir-faire irremplaçable) et au sens des responsabilités d’une grande majorité du personnel que la vapeur a été renversée et les plans de restructuration de Lacoste revus.

 SSE PETIT

Une stratégie payante

Cette stratégie portée par la section syndicale CFDT et partagée par une majorité du personnel a donc été payante. La pérennité de l’activité de la SNPP semble être acquise pour les 5 prochaines années, soit 60 salariés maintenus dans leurs activités, aucun licenciement pour la SNPP et on peut raisonnablement envisager des embauches et des gens à former car la montée en charge de la production est une évidence et une nécessité, 20 embauches sont envisagées à très court terme.

 La mobilisation commune des acteurs locaux et des parlementaires nivernais, du Préfet, du Maire de St Pierre le Moûtier et bien sûr de la CFDT ont permis un dialogue de qualité avec les dirigeants de Lacoste.

 Une étape décisive vient d’être franchie, les représentants du personnel CFDT seront vigilants quant aux conditions de continuité de l’activité.

 Des enjeux fondamentaux comme la reconnaissance d’un savoir-faire et la transmission de ce savoir seront à traiter prioritairement, la qualité du dialogue social sera elle aussi déterminante.

 La joie de la section syndicale CFDT de la SNPP n’est cependant pas totale, car elle a une pensée pour nos collègues des 4 sites Lacoste dont la fermeture a été annoncée ce matin.

  

1 Un « tissu chaîne et trame » est constitué de fils entrecroisés : « fils de chaîne » parallèles à la lisière du tissu et « fils de trame » perpendiculaires à ceux-ci.

 2 Les “tissus mailles” ne sont pas tissées mais tricotés.

 3 On parle de compétitivité prix lorsque la compétition porte sur le prix du produit qui  dépend des coûts de production ( notamment travail, taux de marge, taux de change . etc.). La compétitivité hors coût porte sur la qualité du produit, son image de marque, son type de commercialisation, etc.