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Restructuration des sites APERAM de Bourgogne Franche-Comté : retour sur la mobilisation du 22 avril 2021 à GUEUGNON

Publié le 09/05/2021

Les salarié.e.s  d’Aperam- Gueugnon débrayent quotidiennement depuis un  mois. Le 22 avril dernier suite à l’appel de l’intersyndicale, plus de  450 personnes, selon la presse locale, ont manifesté dans les rues de GUEUGNON (Saône et Loire) contre  la délocalisation  d’un tiers de la production d’acier de Gueugnon vers la Belgique

Rappelons qu’Aperam est organisé autour de 3 activités :

  • - production d'aciers inoxydables et d'aciers électriques(
  • - transformation et distribution de produits d'aciers
  • - production d'alliages de nickel et de produits spéciaux en acier inoxydable

à destination de l'aérospatial, de l'automobile, de la restauration, de la construction, de l'électroménager et de l'ingénierie électrique.

 

Les principales usines et centres de distribution d'Aperam sont situées en Europe notamment en Belgique et en France dont dans notre région : : Gueugnon en Saône et Loire,  Pont-de-Roide (Doubs)- et Imphy(Nièvre).  L’actionnaire principal est la famille Mittal  avec près de 41 % des actions

APERAM a prévu de réorganiser ses différents sites avec  le transfert d’un tiers de la production d’acier inoxydable de Saône et Loire  vers un autre site du groupe  en Belgique et en contrepartie le transfert à Gueugnon d’une production venant de Pont-de-Roide ou d’Imphy avec des investissements. conditionnés à un plan de compétitivité. Mais ces différents transferts selon l’intersyndicale menaceraient le site est menacé  avec des couts fixes trop importants.

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A l’issue de la manifestation les syndicats ont pris la parole et notamment notre camarade CFDT Fernando ARAUJO, délégué syndical central APERAM et élu au Comité Social et Economique au côté de Olivier REYNAUD délégué syndical et élus CSE également.

 

Après avoir remercié les manifestants (population, commerçants, salarié.e.s de l’entreprise et de sous-traitants)i d’avoir répondu massivement à l’appel des organisations syndicales CFDT et CGT du site d’Aperam Gueugnon, Fernando ARAUJO déclarait :

 

« Cette manifestation est une réussite par son ampleur et par la diversité des personnes présentes. La menace qui plane sur l’usine et nos emplois, c’est une menace pour la ville, son bassin d’emploi, ses services publics, ses commerces qui se verraient entrainer dans la tourmente si l’usine s’arrête un jour… . Nous le savons 1 emploi industriel détruit et aussitôt ce sont 2 à 3 emplois induits supprimés. En clair, ce sont quelques 3000 emplois qui sont menacés ici et dans les environs si ça tourne mal pour l’usine !! « 

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HISTORIQUE

Il fit ensuite un bref  historique : «  L’usine de Gueugnon a peut être 300 ans d’histoire mais le groupe Aperam est jeune. … né en 2011 par la scission du groupe Arcelor Mittal lequel avait été crée lors d’une OPA hostile en 2006 » ….de Lakshmi Mittal qui «  a fait la une des médias nationaux lors de dégraissage massif de personnel dans différentes usines dans le monde et notamment dans l’Est de la France. En 2015 Lakshmi Mittal ferme notre usine de Firminy dans la Loire, spécialisée dans l’ultra-mince puiss il cède pour l’euro symbolique notre usine d’Ancerville dans la Meuse à un concurrent. Deux Usines pourtant très rentable ».

 Et il poursuit :

Aperam c’est principalement la fabrication d’inox, inox spéciaux, mince et ultra mince, fil en inox de toutes épaisseurs jusqu’au micron dont les utilisations sont presque infinies. Aperam, de sa création à aujourd’hui il ne reste en France que 8 unités de production avec environ 2500 salarié.e.s. …Aperam est donc un groupe prospère dont la presse souligne les excellentes performances économiques très régulièrement »

Pourtant continue t’il  « les élus et le personnel se sont progressivement aperçus de la mise en place dans les usines françaises d’une politique d’austérité concernant l’entretien des outils, la maintenance préventive et les investissements…. Nos outils sont vieillissants, certains à bout de souffle, et quelques un ont plus de 30 ans d’existence. Les moyens financiers utilisés pour la réparation et l’entretien de nos lignes de production avaient même été divisés par deux et c’est aussi pour cela que nous sommes en difficulté aujourd’hui. »

 

L’INQUIETUDE

Après ce rapide tableau Fernando en vient à  la situation actuelle  qui cristallise les débats et inquiète :.

« 2017 il est décidé par les dirigeants du groupe construire en Belgique une ligne pour produire des bobines d’acier inoxydable recuit décapé. De 2017 à septembre 2020 les organisations syndicales ont très régulièrement questionnée la Direction Générale sur les conséquences qu’allait avoir cette nouvelle ligne sur la production de Gueugnon ».

La Direction affirmait qu’il n’y aurait aucune conséquence pour Gueugnon et que cette  nouvelle ligne n’a pas vocation à prendre la production de Gueugnon et pourtant le « 28 septembre 2020 la Direction générale convoque les élus pour annoncer que 85000 tonnes soit un tiers de la production de Gueugnon sera délocalisée en Belgique  …..Immédiatement, nous avons réalisé que l’usine de Gueugnon ne pourrait alors plus absorber ses couts fixes et que fatalement nous allions à la fermeture du site.

Pour rassurer, la Direction sort de son chapeau un plan dit de survie : « Pour remplacer les tonnes délocalisées en Belgique, la direction envisagerait de transférer à Gueugnon une partie de la production d’une de nos usines située à Pont De Roide dans le Doubs et peut être dans l’avenir une partie infime de la production réalisée à Imphy dans la Nièvre ».

 

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DES REUNIONS POUR RIEN ? Le personnel  attend toujours les réponses à ses questions et à ses inquiétudes.

Ecoutons FERNANDO : « Depuis septembre 2020  plus de 30 heures de réunions ont eu lieu avec les élus du personnel pour essayer de comprendre ce projet afin de lever les zones d’ombres… EN VAIN !!!! Nous le savons maintenant, la direction joue la montre et ne donnera jamais les détails de son projet comme nous l’aurions souhaité. Tous les documents présentés aux élus sont aujourd’hui inexploitables. ………..Alors hier matin un énième CSE extra, on s’attendait à ce que la direction vienne répondre officiellement aux quelques 250 questions posées par les élus et qu’elle prenne enfin des engagements écrits. ………..

Que la direction nous explique et écrive comment on elle va faire de Gueugnon le leader eropéen du recuit brillant et comment allons nous absorber les couts fixes pour rester viable. ………

Qu’elle s’engage par écrits sur les investissements, les dates de début des travaux etc., quels tonnages, quels effectifs, sur le maintien de notre savoir-faire etc. »

 

QUE SAVONS-NOUS DU PROJET DE LA DIRECTION ?

Les personnels et ses représentants savent qu’il est prévu de délocaliser 85 000 tonnes vers la Belgique, qu’ainsi le site de Gueugnon ne pourra plus absorber ses couts fixes et n’est plus viable à très court terme.

 Ils savent que tous les secteurs de l’usine vont être impactés par cette baisse de charge et que la direction a acté qu’il faut 110 personnes de moins et que le personnel devra se reconvertir et  changer de métier.

 Et l’avant-veille de la manifestation les salarié.e.s apprennent dans la presse   qu’il n’y aura aucun licenciement.

 

Et FERNANDO d’analyser : « Et c’est tant mieux. Mais … pourquoi la direction a choisi de communiquer … plutôt que d’inscrire cette décision dans les documents officiels et d’informer les élus ? …Sur quel document officiel la Direction a-t-elle inscrit que les 30 millions d’euros seront dépensés. JAMAIS, juste « on a débloqué 30 millions d’euros conditionnés au 110 emplois en moins ». ….. Que les investissements arrivent, que les travaux commencent, nous ne demandons que cela.  La triste réalité, c’est que …. nous n’aurons jamais les détails de ce projet, … la finalité du processus de révision du dispositif industriel d’Aperam et ses conséquences pour notre usine et nos emplois. Cette absence d’information loyale, concrète et précise résonne comme un terrible aveu !! Nous disons et affirmons que ce projet, tel qu’il est construit, va sérieusement hypothéquer l’avenir du site et nous pesons nos mots ! » 

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LA CFDT DEMANDE DES GARANTIES SUR LA PERENNITE DU SITE AVEC DES INVESTISSEMENTS ASSURANT UN PLAN DE CHARGE GARANTISSANT L’EMPLOI

 

La CFDT demande que la direction  donne des garanties écrites sur la pérennité du site, avec des investissements suffisants, des garanties sur la charge des outils  et  sur les emplois puisqu’en investissant et en chargeant nos outils le niveau des effectifs n’auraient sans doute pas  besoin d’être réduit.

 

Et FERNANDO de conclure son intervention : « Ce projet tel qu’il est construit n’a rien d’industriel ni aucun avenir. C’est un plan de compétitivité du Groupe Aperam dont les conséquences vont être lourdes pour les tôleries françaises de Pont de Roide et de Gueugnon ».

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