Une journée de rencontre d’équipes CFDT à AUXERRE avec Laurent BERGER le jeudi 14 avril (2ième partie).

Publié le 23/04/2022

Ce jeudi 14 avril Laurent BERGER Secrétaire Général de la Confédération CFDT était à AUXERREpour une bonne journée :

  • la matinée était consacrée à la rencontre de salariée.e.s du Centre Hospitalier Spécialisé de l'Yonne (Hôpital psy) et du Centre Hospitalier d’Auxerre.
  • l’après-midi était consacrée  à un débat entre Laurent BERGER et les militant.e.s CFDT de Bourgogne Franche-Comté qu’il s’agisse de l’actualité ou de la préparation de notre congrès confédéral qui aura lieu à Lyon du 13 au 17 juin 2022.

En mars dernier, Kemal Batirbek, Secrétaire Régional en charge notamment de l’Union Territoriale Interprofessionnelle d’Auxerre (Yonne et Haut-Nivernais) invitait les  adhérent-es et militant-es CFDT de Bourgogne Franche-Comté à l’occasion de la venue de Laurent BERGER, Secrétaire Général de la CFDT à Auxerre :

 «  nous avons le plaisir de vous convier à un échange sur :

  • l’actualité revendicative,
  • les élections professionnelles
  • la présentation du projet de Résolution qui sera proposé au congrès confédéral de Lyon en juin 2022.

 Ce temps de présentation-débat, ouvert à tout adhérent de BourgogneFranche-Comté, aura lieu le Jeudi 14 avril de 14h00 à 16h00 à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Bourgogne-Franche Comté d’Auxerre… nous comptons sur la présence du plus grand nombre pour ce moment important de notre vie démocratique

(…..)

 Amitiés syndicales.

 

C’est ainsi que près de 150 militant.e.s CFDT sont venus débattre avec Laurent BERGER qui est d’abord revenu sur sa visite des deux Centres Hospitaliers le matin même et les problématiques que rencontre l’hôpital public.

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Mélanie MEIER du Syndicat CFDT Santé-services sociaux du Territoire de Belfort a relaté pour WEB CFDT BFC cette rencontre.

 

L’élection présidentielle

Laurent BERGER évoque le contexte particulier de l’entre deux tours de l’élection présidentielle et le « réel risque de voir arriver l’extrême droite au pouvoir ». Le premier tour révèle de vraies fractures dans la société actuelle que la CFDT ne méconnaît pas et qu’elle prend en compte.

La CFDT a pris position parce que le Rassemblement National n’est pas un parti comme les autres, il est anti-démocratique et souhaite saper les contrepouvoirs que constituent la presse et les organisations syndicales. C’est un parti xénophobe, raciste et sexiste. Le risque qui pèse aujourd’hui sur la démocratie est trop grand pour se taire. Il n’y a pas d’autres choix que de mettre l’autre bulletin dans es urnes le 24 avril et ce deuxième bulletin, ce n’est pas la CFDT qui l’a choisi mais bien les citoyens.

L’Ukraine

La Confédération Européenne des Syndicats  témoigne son soutien au peuple ukrainien. La CFDT a participé à des manifestations de soutien, a rédigé des communiqués de presse et les syndicalistes ukrainiens disent qu’ils en ont besoin. La solidarité s’exprime également par un convoi intersyndical mais aussi aux réfugiés ukrainiens. La CFDT demande aux militants qui ont un grand CSE de mener des actions territoriales en réservant par exemple un certain nombre d’habitations dans les lieux de vacances.

Si la guerre perdure, il faudra un fond de soutien aux entreprises et aux travailleurs de certains secteurs (industrie, agro-alimentaire…)

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L’actualité revendicative

Laurent revient également sur la pandémie et la pression qui pèse sur les services de soins et les travailleurs qui doivent s’adapter au pied levé.

Il alerte également sur le réchauffement climatique qui impacte le plus précaires.

Il insiste sur le fait que la CFDT est au plus près des travailleurs et de leurs préoccupations et notamment le pouvoir d’achat : il faut construire un rapport de force branche par branche. Il donne l’exemple des cafés et hôtels et aussi celui de la métallurgie avec la nouvelle convention collective. Suite à l’augmentation du SMIC du 1er mai prochain, ce sont 147 des 171 branches de plus de 5000 salariés qui vont se retrouver sous le salaire minimum. Laurent donne l’exemple de Stellantis avec des marges record et un travail pas assez rémunéré pour les salariés.

Il rappelle que la CFDT demande que l’attribution des aides soit conditionnée à des négociations dans les branches pour dépasser le SMIC. Un avis conforme du Comité Social et Economique devrait même être exigé afin de vérifier la bonne utilisation de ces aides et e respect des conditions.

Des victoires sont évoquées comme le Ségur de la santé, la protection sociale complémentaire dans la fonction publique de l’Etat. Il cite la promesse de l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires.

Laurent dit que tant que nous n’aurons qu’un seul indicateur de richesse en France (PIB), on aura du mal à se fixer des objectifs cohérents qui répondent aux besoins.

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Vers le Congrès de Lyon en juin prochain

Quand on lui demande comment se porte la CFDT après ces deux années de forte perturbation, Laurent répond qu’elle est plus forte car partout où elle est implantée elle a tenu le coup en étant solide sur ses valeurs.

Il évoque le congrès et le fait que ce n’est pas juste pour le plaisir de se retrouver. Ce sera le moment de faire le bilan sur l’activité, de porter un regard lucide sur ce qui a été fait et également de porter le projet de résolution pour les quatre années à venir. Laurent évoque les 5 grands axes :

  • L’ouverture sur l’interne d’une CFDT solide sur ses bases (expérimenter de nouveaux collectifs de militants). Faciliter l’accès à la formation par la mutualisation. Demander à chaque syndicat de se fixer un objectif de développement. Le PPV.
  • Le télétravail: nécessité qu’il soit reconnu et mieux encadré par lé négociation. On doit pouvoir s’exprimer sur son travail. Universalisation du CET.
  • Protection sociale et sécurisation des parcours: vers un accompagnement à se saisir de ses droits en termes de carrière. Accompagnement de la perte d’autonomie et un système de retraite plus juste.
  • Démocratie: besoin de revitaliser les pratiques démocratiques dans la société mais aussi dans les entreprises, dans les territoires. Besoin d ‘une reconnaissance des corps intermédiaires. Il n’y a pas de démocratie s’il n’y a pas d’égalité.
  • Transition écologique en ne laissant personne sur le bord de la route. Elle doit se faire avec les travailleurs. Il faut une fiscalité plus juste. On ne peut pas dire qu’on veut investir dans les services publics sans financement public (juste répartition de l’effort en termes de fiscalité).

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Le débat

Un militant du SGEN-CFDT (éducation nationale)

Quel est le ressenti de la maison sur le choix de voter E. Macron au second tour ?

L.B : Il n’y a pas d’effet de surprise, on l’avait dit. Il y a des réactions militantes, certains ne veulent pas voter Macron et donne l’exemple des retraites et Laurent répond qu’en ce moment, le sujet c’est de savoir si on veut Marine LePen au pouvoir. Il respecte que cela soit dur pour certains de faire le geste de voter E. Macron. Il rappelle que la CFDT est libre et engagée. Libre car elle n’accepte pas l’extrême droite et engagée car elle porte des propositions. Il y a une large approbation des militants. On doit être ferme dans ce que l’on est.

Comment se positionner sur les retraites ? Rappel des 6 derniers mois dans la fonction publique. Si cela change, comment négocier l’écart ?

L.B : rappelle que nous sommes opposés au report de l’âge légal et que nous l’avons dit dès que cela est sorti. La CFDT porte un système plus juste avec des réalités de carrière. Il rappelle qu’une femme touche ne moyenne une retraite moins élevée de 30% par rapport à un homme. Il dit qu’il faut tenir compte de ceux qui ont commencé à travailler tôt, des métiers qui usent et des périodes de maladie et de chômage. Il dit que les 6 derniers mois sont importants pour de nombreuses professions et qu’il est hors de question de brader cela. Pour la CFDT, c’est la durée de cotisation qui est importante.

 

Un militant santé-sociaux CFDT de l’Yonne

Le ruissellement du Ségur a mis du temps à toucher tous les personnels du sanitaire, qu’en sera-t-il dans le médico-social ? On entend parler d’une CCU depuis longtemps. Quand pouvons-nous espérer la voir ?

L.B : Concernant lé déroulé du Ségur dans le médico-social, on avance pas à pas. A la signature, cela ne concernait que le sanitaire et on négocie petit à petit pour tous les autres. Concernant la CCU, on continue de se battre. Il y a un réel engagement de l’Etat mais aussi une résistance très forte du patronat.

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Un retraité de l'Union Territoriale des Retraité de Côte d’Or

Il est mentionné dans le projet de résolution une augmentation de 1% de la CSG pour tous. Est-ce le bon moment alors que nous revendiquons une amélioration du pouvoir d’achat ?

L.B : Cette augmentation de 1% de la CSG est portée par la CFDT depuis longtemps. Si nous avons tenus pendant le Covid, c’est grâce à des services publics solides (santé et collectivités territoriales) et un socle de protection sociale et tout cela a un coût qu’il faut le financer.

 

Un militant de FEP CFDT Bourgogne (enseignement privé) :

Comment vont être choisis les débats au congrès confédéral de juin ? Damien aimerait que les questions d’éducation soient prises en compte dans la prochaine mandature.

L.B : il n’y a pas eu d’amendement pour faire débat au prochain congrès mais il faut y venir pendant les interventions. Laurent rappelle que la confédération est en phase avec le SGEN et la FEP.

 

Une militante hospitalière CFDT Santé-sociaux de l’Yonne

Elle accueille actuellement une famille de réfugiés ukrainiens. Elle constate qu’une fois cette famille arrivée sur le territoire, la solidarité ne s’exprime pas et qu’elle se sent vraiment seule.

L.B : Il faut réfléchir comment, localement, on peut se servir de l’action syndicale pour organiser des réseaux de solidarité. Quand une famille arrive dans un village, il faut voir avec l’UTI pour s’organiser.

 

Un militant CFDT Transport-environnement

Il revient sur le financement des services publics et amène une réflexion : moins il y aura d’impôts et plus les pauvres seront pauvres.

 

Une militante CFDT Santé-sociaux hospitalière Yonne

Inquiète quant aux deuxièmes parties de carrières pour les paramédicaux. Elle interroge sur la profession d’IPA et le fait qu’elle ne soit pas reconnue au grade de Master.

L.B : Donne la parole à Nathalie Pain, secrétaire nationale santé-sociaux qui confirme que la fédération est sur ce dossier.

 

Une militante du syndicat CFDT AFPA :

Evoque le changement de nom de pôle emploi et ses conséquences.

L.B : Dit que c’est une communication qui créé de l’anxiété chez les salariés et précise qu’il ne connaît pas encore les contours de ce changement.

 

Une militante CFDT santé-sociaux du Territoire de Belfort  

Elle évoque la loi grand âge et le fait qu’elle ait été conçue pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées et anticiper la perte d’autonomie. La réforme était attendue mais a encore été repoussée à la fin de la crise sanitaire puis après les élections présidentielles. J’explique que depuis des années, nous voyons se multiplier les hospitalisations pour maintien à domicile difficile, faute de structures adaptées en amont et en aval de l’hospitalisation. Puis précise que l’hôpital doit retrouver sa mission de court séjour et que c’est tout le système de santé qu’il faut repenser. Elle décrit la réalité de la prise en charge des personnes âgées en milieu hospitalier avec un personnel insuffisant. Je demande comment la confédération pourra peser sur le prochain gouvernement afin que les personnes âgées puissent terminer leur vie dans le respect de leur rythme et de leur dignité ?

L.B :  a bien conscience que c’est le système tout entier qu’il faut revoir et qu’il est question de l’accompagnement de la perte d’autonomie dans le projet de résolution de la confédération. La CFDT porte des propositions qui disent l’urgence d’agir. Cette réforme ne pourra se faire qu’avec le soutien de tous les acteurs.

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Une militante CFDT Santé sociaux en EHPAD privé non lucratif :

Dit qu’il est difficile d’attirer ou de retenir les professionnels quand une aide-soignante fait le travail de trois. Elle dit que l’obligation vaccinale a fait fuir un nombre important de personnel et que les collègues ne voient pas l’utilité du syndicat.

L.B : n’a pas de réponse magique. Il dit que dans ces moments-là il faut se demander ce que serait l’établissement sans présence syndicale. Il n’y aurait pas d’écoute ni de défense des salariés. Il rappelle que la mission première des équipes syndicales est d’écouter. S’il n’y a pas de syndicat, c’est le patron qui décide tout seul.

 

Une retraitée militante de l’UTR CFDT Côte d’or :

Evoque le fait que la présidence française de la Confédération Européenne des Syndicats a été bousculée par la guerre en Ukraine et les élections présidentielles. Elle demande si la taxe carbone aux frontières se mettra en place sous la présidence française ? Où en est-on du revenu minimum européen ?

L.B : espère aboutir avant juin sur le salaire minimum européen et souligne une réelle volonté gouvernementale. Il pense que la taxe carbone n’aboutira pas sous la présidence française.

 

Un responsable régionale CFDT Bourgogne Franche-Comté BFC :

Evoque que le développement en termes d’adhésions n’est pas évident pour plusieurs raisons. Il dit que peu importe que le salarié soit adhérent ou non, il bénéficie du travail de la CFDT. Pourrait-on envisager que la cotisation syndicale soit à la charge de l’employeur ?

L.B : ne croit pas à une cotisation obligatoire car c’est contraire à la constitution et rappelle que l’obligation en France n’est pas quelque chose de bien vécu. Il pense cependant qu’il y a quelque chose à inventer autour de la participation de l’employeur à la cotisation.

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Une belle après-midi de débat !