Mobilisation pour le « 7 mars » : un meeting intersyndical à Belfort, un tractage au Creusot pour préparer cette journée et images de celle-ci à Dijon, Nevers et St-Claude

Publié le 07/03/2023 (mis à jour le 08/03/2023)

Comme nous l’avons déjà relaté dans un précédent article des mobilisations militantes ont eu lieu depuis la mi-février pour préparer la journée du 7 mars 2023 à Nevers, St-Claude.... Zoom aujourd'hui sur le meeting intersyndical à Belfort du 1er mars et sur un tractage d'hier lundi 6 mars à côté du Creusot. Retour sur lme "7 amrs" en photos de Dijon, Nevers et St Claude + communiqué intersyndical du 7 amrs au soir

1er Mars Meeting Intersyndical à Belfort 

 

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Mélanie MEIER, militante CFDT interpro et santé-sociaux du Nord-Franche-Comté nous en fait son compte rendu avec un zoom sur l’intervention de notre Secrétaire Générale CFDT Bourgogne Franche-Comté (intertitre de la rédaction de WEB CFDT BFC)

A l’initiative de l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU, un meeting s’est tenu le 1er Mars en présence de responsables locaux, régionaux et nationaux qui pour certains participent aux groupes de concertations avec le gouvernement. Cet évènement a réuni environ 200 personnes dès 18h30.

 

LAURE

C’est Laure Nicolaï, secrétaire générale de l’URI BFC qui est intervenue pour la CFDT.

Fonctionnement du système de retraites par répartition,

Elle a rappelé le fonctionnement du système de retraites par répartition, spécifique à la France auquel les citoyens sont très attachés et qui repose sur la solidarité intergénérationnelle. En France, ce sont les actifs qui cotisent pour payer les pensions des retraités.

Les justifications de la réforme par le Gouvernement

Elle a expliqué que le gouvernement avait fait le choix de se baser sur les projections les plus pessimistes du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) pour justifier cette réforme injuste et brutale d’un système soi-disant au bord de l’agonie. Le déficit n’est en réalité que de 3%, « pas de quoi affoler le banquier, fût-il européen ».

Le gouvernement se base aussi sur l’augmentation de l’espérance de vie pour justifier cette réforme, il est vrai que nous vivons plus longtemps qu’il y a 50 ans mais les études sociologiques montrent que l’espérance de vie commence déjà à régresser et surtout que l’espérance de vie en bonne santé reste stable depuis 10 ans. Enfin, le gouvernement développe que les autres pays européens travailleraient plus longtemps, ce qui est faux. Tout d’abord parce « qu’on ne peut pas comparer des choux et des carottes ». L’âge à retenir pour la France serait alors de 67 ans puisque c’est l’âge de départ sans décote qui est pris en repère pour le comparatif avec les autres pays. 63,3 ans étant l’âge réel de départ.

 

Le recul de l’âge légal et l’accélération de la durée d’assurance retraite

Mais alors, quel est le principe de cette réforme qui fâche ? Le projet de réforme des retraites du gouvernement Macron 2023 prévoit un recul progressif de l'âge de départ de 62 à 64 ans à raison d'un trimestre de plus par an et l’accélération du rythme de majoration de la durée d'assurance prévu déjà par la loi Touraine de 2014. Concrètement il faudra avoir travaillé 43 ans à partir de la génération 65 au lieu de la génération 73 pour avoir une pension à taux plein. Suite aux mobilisations dans la rue et ailleurs, plusieurs points ont été revus au moment du passage du texte devant les députés, séquence houleuse peu digne de la vie démocratique française.

L’Index senior et carrières longues

La nouvelle mouture fait apparaître le fameux index sénior qui devrait permettre de les maintenir dans l’emploi et de recruter des séniors avec obligation de publicité. Une amende est prévue cas de non-respect mais aucune sanction pour manque de résultat ! En Bourgogne Franche-Comté, 80% du tissus économique constitué de Très Petites Entreprises (TPE), qui ne sont pas concernées par l’Index.

Concernant les carrières longues : ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans pourront partir à 60 ans mais il leur faudra avoir cotisés 43 ans et 172 trimestres pour y avoir droit. Il y a dans le projet un seuil à 21 ans qui permettrait de partir à 63 ans mais cela ne constitue pas une avancée sociale puisqu’ils partiront un an plus tard qu’actuellement.

 

Disparition de Régimes Spéciaux

Le 30 janvier dernier, la disparition de Régimes Spéciaux a été actée en commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale (RATP, Industries Electriques et Gazières-IEG, banque de France…) si la loi est votée.

 

Le compte personnel de prévention

Seule point d’amélioration, l’accès au C2P (compte personnel de prévention) à de nouveaux salariés. Les salariés soumis à un travail pénible verraient leur suivi médical renforcé à partir de la mi-carrière mais cela reste flou et ce suivi serait réalisé par un médecin du travail ce qui est un peu réducteur. Le gouvernement a saisi le Sénat pour l'examen de ce projet de loi y compris les parties qui avaient été rejetées par le vote des députés. Ce qui s'explique par le véhicule législatif choisi pour faire passer cette réforme. En effet, Élisabeth Borne et Emmanuel Macron ayant opté pour un projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificatif plutôt qu'une loi organique, le débat est contraint sous la dénomination article 47-1. Les députés, même s'ils ne sont pas allés au bout de l'examen du projet, voient leur travail balayé puisque l'Assemblée nationale n'a pas émis de vote sur l'intégralité du projet. Le Sénat est donc saisi sur le texte original de la réforme. Les sénateurs auront devant eux quinze jours pour arriver à un consensus.

La réforme et les femmes

En tout état de cause les femmes restent les grandes perdantes de notre histoire sociale et cette réforme ne rétablit aucune justice pour elle. Le différentiel de salaire métier, diplôme et compétences égales s'établit à 22% en moyenne entre hommes et femmes, bien évidemment en défaveur des femmes, et c'est un différentiel de 40% qu'on observe au passage à la retraite dû à un parcours professionnel souvent chaotique des femmes. Le gouvernement n'a de cesse de répéter que cette réforme est juste et profitable aux femmes mais la CFDT dit qu'elle est injuste et brutale pour les plus fragiles dont entre autres pour les femmes. L’étude d'impact de la réforme commandée par le gouvernement sous pression des acteurs politiques et syndicaux a été rendue publique lundi dernier. Elle nous donne beaucoup d'arguments, d'abord sur la situation actuelle.

Le rapport explique que 52% des femmes retraitées perçoivent une pension mensuelle inférieure à 1000€ contre seulement 20% des hommes. Cela vient du fait qu’elles sont plus nombreuses à avoir des carrières hachées, ce sont majoritairement les femmes qui interrompent leur carrière lors de la venue d’un enfant au sein du foyer. Elles sont plus nombreuses à travailler à temps partiel et ont des rémunérations inférieures à celles des hommes. La réforme va pousser les femmes à allonger leur temps de travail plus que les hommes. Les femmes partiront 7 mois plus tard contre 5 mois pour les hommes. Pour atteindre leur nombre d’années de cotisation, les femmes utilisent des trimestres validés pour enfant, ce qui est bien légitime. Le dispositif des trimestres validés par enfant n’est pas un avantage mais bien une compensation visant à corriger les inégalités professionnelles constatées pendant le parcours professionnel des femmes. Elles devront donc attendre 64 ans même si elles disposent de suffisamment d’annuités pour un taux plein. Selon la DREES *, cela concerne 123000 femmes en 2020. Pour celle né en 1980, avec le nouveau système, il y a 8 mois de plus en moyenne contre 4 pour les hommes. Il faut savoir que la prise en compte des trimestres ne joue pas sur le report de l’âge mais uniquement sur la durée de cotisation. En résumé, ils sont validés mais pas valorisés. L’étude d’impact ne parle pas de surcote, elle est pourtant cruciale pour un nombre de femmes qui prolongent souvent de quelques années pour compenser de plus faibles pensions que les hommes.

Une intersyndicale soudée et le débat avec la salle

Tous les intervenants ont eu 10 minutes pour faire leur intervention. Les sujets abordés ont été nombreux : intersyndicale soudée, capable de produire des documents rapidement, importance de la syndicalisation pour peser, injustice de la réforme pour les femmes, les moins diplômés qui ont commencé à travailler tôt, les moyens de financement du système de retraites, l’impact de la réforme sur la prise en charge du handicap, les systèmes publics et privés, les régimes spéciaux, l’impact sur la branche sécurité sociale, la pénibilité…

Les participants ont eu l’occasion de poser des questions dont les suivantes :

  • La véracité de la contribution du régime privé aux retraites du public ?
    • « Non, ce n’est pas le privé qui finance les retraites du public mais l’Etat »
  • Quand l’égalité femme-homme existera-t-elle vraiment ?
    • Il faut faire évoluer les mentalités et rien que l’égalité salariale entre femmes et hommes permettrait l’équilibre du système de retraites. Cela ne fait pas aussi longtemps que les femmes travaillent. C’est à nous de mettre le sujet sur la table dans les entreprises et se battre au quotidien pour faire reconnaître les compétences. Il y aussi une question de répartition de la charge sociale.
  • L’impact de la réforme sur les cadres ?
    • Impact moindre du fait d’une entrée plus tardive dans le monde du travail mais il ne faut pas oublier la pénibilité à laquelle ils sont exposés en tant que cadres intermédiaires (entre le marteau et l’enclume)
  • La prise en compte des aidants, du handicap ?
    • Pas de changement, continueront à partir plus tôt sous réserve d’avoir cotisé leurs 43 annuités
  • Intervention sur le manque de reconnaissance de la pénibilité (doublage en usine, gestes répétitifs mais pas assez…)
    • Rappel que le système est loin d’être parfait mais qu’il a le mérite d’exister mais aussi de l’importance de travailler cela dans chaque entreprise, tout ne peut pas venir d’en haut.

Convivialité pour terminer le meeting intersyndical

Le meeting s’est conclu par un temps d’échange entres militants autour d’un apéritif dinatoire, un moment de partage apprécié de toutes et tous.

* Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) est le service statistique ministériel dans les domaines de la santé et du social.

 

6 Mars : Tractages ce lundi matin 6 mars 2023 à Torcy pour appeler à la mobilisation

MERLIAUD

« De bonne heure et de bonne humeur, motivés, motivées » nous dit Patrick MERLIAUD, Secrétaire Général du syndicat CFDT Métallurgie BOURGOGNE de 7h à 8h30 un tractage était organisé par la CFDT, la CGT et FO  au rond-point du supermarché Casino à Torcy sur la route menant au Creusot pour appeler les automobilistes et routiers à rejoindre la manifestation de ce mardi 7 mars  à 14h30 devant l’Alto au Creusot.

Article et photos sur Creusot Infos

https://www.creusot-infos.com/news/vie-locale/torcy/reforme-des-retraites-distribution-de-tracts-a-torcy-pour-appeler-a-la-mobilisation.html

 

7 Mars premiers retours des manifestations 

 

7 Mars retours de la manifestation de St-Claude

 

Marie-Jo HUGON des retraités CFDT du Jura : "1200 personnes ce matin à St Claude dont beaucoup de lycéens et des familles. Etait présente la CFDT des Ets MILLET de Pratz (métallurgie), BOURBON (plasturgie) de Saint Lupicin, ESM de Molinges (chimie-énergie) et de l'Hôpital de Saint Claude.".Manifestation ponctuée de "Lectures : Ensemble, le 7 mars, mettons la France à l’arrêt !  Femmes, inégalités de carrière, inégalités de retraites. Ça suffit !  Nous exigeons le retrait du projet de réforme des retraites qui pénalise particulièrement les femmes".

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7 Mars DIJON avec Gérard GIRAUD des Retraités CFDT de Côte d'Or 

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Mobilisation record à Nevers mardi 7 mars

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André FOURCADE, Secrétaire général Union Territoriale des Retraités CFDT Nièvre : « Magnifique journée de manifestation sous le soleil avec 4 départs  de cortèges différents qui ont convergé à la préfecture puis abouti à la gare. Grosse ambiance festive CFDT avec une animation permanente et musicale sur le camion CFDT. Participation significative des jeunes.

Le cortège CFDT, ( rejoint par nombre d’élus départementaux ) a été le premier à parvenir à la préfecture( N° 1 oblige !!). Un grand moment ( historique ?) du mouvement syndical nivernais qui fera date avec l’arrivée du cortège CGT qui rejoint la CFDT- tout un symbole !!.

Plus de 1000 travailleurs dans notre cortège CFDT qui a quasiment à lui seul rempli la place de la Résistance devant la préfecture. La mobilisation dans la rue atteint un niveau inégalé depuis le début du mouvement.

 A samedi »