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Chocolaterie de Bourgogne : 5 février 2018. reprise enfin actée mais au prix d'un plan social trés lourd !

Publié le 18/12/2017 (mis à jour le 06/02/2018)

Le 5 février 2018, le tribunal de commerce a rendu son jugement définitif : reprise par l'Espagnol LACASA mais au prix d'un lourd plan social de 117 licenciements et reprise de 65 salariés. Le 24 janvier dernier, au terme d'une très longue audience, le tribunal de commerce avait demandé à LACASA des informations  financières complémentaires. Les réserves ont été levées pour l'audience de mercredi dernier. Le 7 février est la date limite pour les départs volontaires dans le cadre du Plan de sauvergarde de l'emploi (PSE). 

 

Le 5 février 2018, le tribunal de commerce a rendu son jugement définitif : reprise par l'Espagnol LACASA mais au prix d'un lourd plan social de 117 licenciements et reprise de 65 salariés. Le 24 janvier dernier, au terme d'une très longue audience, le tribunal de commerce avait demandé à LACASA des informations  financières complémentaires. Les réserves ont été levées pour l'audience de mercredi dernier. Date limite pour les départs volontaires dans le cadre du Plan de sauvergarde de l'emploi (PSE). La CFDT de la Chocolaterie remercie les soutiens reçus dans cette longue période d'incertitude : les salariés de l'entreprise , les experts qui ont analysé les comptes de l'entreprises et les offres des repreneurs potentiels et enfin les syndicats CFDT qui ont manifesté leur solidarité lors des multiples audiences du Tribunal de Commerce. On lira le "4 pages"  à télécharger ci-dessous, expression des élus CFDT pour l'audience du tribunal du 5 février 2018. 

Le 31 janvier les réserves ont été levées pour l'audience suite aux demandes du tribunal de commerce au repreuneur potentiel LACASA  Dans l'état actuel du dossier ne sont donc repris qu'un tiers des effectifs environ soit 60 emplois + 5 contrats d'alternance. Le 7 février est la date limite pour les départ volontaire dans le cadre du Plan de sauvergarde de l'emploi (PSE). Le jugement définitif est attendu le 5 février 2018

Le mercredi 24 janvier 2018, le tribunal de commerce s'est de nouveau réunit pour examiner l'offre de reprise de l'Espagnol Lacasa qui reste seul en lice. Les élus CFDT au Comité d'entreprise et au CHS-CT avient exprimé  leur avis sur les derniers éléments reçus le WE dernier seulement (cf. ci-dessous + l'avis complet sur la partie"adhérent" du site). Le tribunal a demandé à LACASA des informations  financières complémentaires pour ce soir jeudi 25 janvier avant minuit. Une nouvelle audience aura lieu le 31 janvier pour un jugement définitif attendu le 5 février. Le moral des salariés est soumis à rude épreuve !

 Lundi 22 janvier 2018 les élus CFDT ont enfin pris connaissance de la proposition « supposée définitive » de LACASA, des conditions suspensives restantes et des mesures sociales prévues.

 Sur le plan industriel, le candidat repreneur a démontré son expérience, son expertise, et son savoir-faire dans notre domaine d’activité. Son outil industriel, sa gamme de produits, les transferts de production prévus et possibles, la structuration de son activité commerciale sur trois divisions, sont autant de conditions qui nous ont manqué précédemment et qui prennent toute leur importance compte tenu de notre situation géographique et du potentiel marché européen qui s’ouvre depuis Dijon.

 L’explication concernant le redressement des équilibres économiques, même si elle reste théorique, semble également pertinente : ventes de produits industriels directement aux clients, économies d’échelle sur l’achat des matières premières, réduction des coûts d’énergie, capacité de négociations accrue sont autant d’éléments positifs pour l’amélioration des marges commerciales.

L’effort de financement consenti, lié à une politique d’investissement volontariste, est significatif. Malgré un endettement en progression, la fin annoncée d’un cycle d’investissement soutenu au niveau des usines espagnoles devrait permettre quelques arbitrages pour l’investissement Français.

L’offre, qui inclue les actifs corporels et incorporels et une partie des stocks, nous parait « acceptable » compte tenu de l’historique du dossier et du besoin de refinancement global estimé à 18.6 millions d’euros sur 5 ans. Montant, à notre avis, sous-estimé pour pouvoir remettre à niveau le site en matière de maintenance des équipements, de sécurité, d’environnement, et ainsi garantir une exploitation dans de bonnes conditions et un niveau de certification élevé. La reprise de l’immobilier est également une bonne nouvelle et contribuera au maintien en bon état de notre site.

On notera également que les fiducies contre lesquelles nous nous sommes dès le début insurgés, semblent être en cours de solutionnement. Nous nous en félicitons. Mais que d’énergie dépensée et de tractations menées qui pèsent lourdement sur le processus de cession alors que la CFDT aurait aimé qu’autant d’énergie soit dépensée sur le volet social.

 

L’offre sociale, toujours améliorable à notre sens, a plus été construite sur des ratios financiers qu’autour d’un véritable travail de réflexion sur les organigrammes cibles jusqu’en 2019. D’autant que les prévisions d’activité semblent avoir été construites avec une extrême prudence. Nous déplorons également qu’il n’ait pas été tenu compte de la proposition des élus CFDT qui consistait à solliciter les dispositifs d’Etat, OPCA et autres structures régionales, pour améliorer l’offre. Notre proposition de former et faire monter en compétence pour maintenir dans l’emploi plus de salariés a-t-elle seulement été étudiée ?

Avec 2/3 des salariés licenciés, l’impact social est fort. Il l’est et le sera d’autant plus lorsque l’on regarde en détail les catégories concernées et les difficultés dans lesquelles vont être projetées les catégories les moins préparées à une rupture professionnelle. Nous continuons de nous interroger fortement sur les responsabilités des acteurs précédents qui font peu de cas du maintien du niveau de compétence des salariés les moins qualifiés.

Enfin nous estimons que les conditions de reprise des salariés risquent de faire les frais d’une dénonciation et d’une renégociation dans un contexte où la représentation syndicale risque de disparaitre. La CFDT appelle donc le futur repreneur à bien considérer ce point, indispensable pour créer les conditions de développement d’une entreprise dont le projet économique et social doit faire entrer enfin la chocolaterie dans le 21e siècle.

Au final, même si globalement  la CFDT se positionne en faveur d’une reprise du site par LACASA, elle émet d’importantes réserves sur le plan social en déplorant le nombre de licenciements et en s’interrogeant sur les conditions de travail futures pour les salariés repris.

 

 

Les infos précédentes : 

Le jeudi 11 janvier la CFDT appellait de nouveau à un rassemblement devant le tribunal de commerce à 15 heures pour soutenir une amélioration de l'offre sociale de LACASA, seul repreneur potentiel jusqu'à aujourd'hui sans que ce dernier subisse les erreurs des précédents actionnaires ! Nouveau sursis jusqu'au 24 janvier avec l'apparition d'une nouvelle lettre d 'intention d'un italien !

 

Rappel rapide des faits : l’ancienne Chocolaterie Lanvin passée entre les mains de deux   multinationales (Nestlé et  Barry Callebaut), est devenue ensuite une PME de 185 salariés  et possède deux boutiques sur Dijon.   Les raisons des difficultés sont multiples : 

  • l’incapacité des actionnaires et du fond d’investissement Hollandais  NIMBUS/ VAROVA  à organiser un développement commercial et industriel en rapport avec les capacités de l’usine de Dijon ;
  • les financements insuffisants alloués dès la reprise, avec des tensions de trésorerie qui remontent à 2015 ;
  • les désaccords entre actionnaires historiques.

 Puis des acteurs politiques et économiques locaux - dont de nouveaux actionnaires - disent fin juillet 2017 vouloir recapitaliser  l’entreprise, et moins de 3 mois la conduisent au redressement judiciaire au bord de la liquidation ! Tout cela sans passer par une période de sauvegarde et surtout sans jamais rencontrer les salariés et les représentants du personnel…. C’est incompréhensible !

 

Et aujourd’hui ?

 Chocolaterie de bourgogne a des atouts industriels et des salariés compétents ! Deux projets de reprises industriels seront examinés mercredi par le Tribunal de Commerce, dont un pourrait donner un sens au maintien du site et de l’espoir aux salariés. Mais il faut quelques mois pour qu’une offre ferme  aboutisse et le tribunal ne pourra pas prolonger l’activité sans argent alors queles caisses de l’entreprise sont vides !! 

 Les élus CFDT de la Chocolaterie de Bourgogne demandent donc du temps et de l’argent pour tenir quelques mois et laisser une chance à cette offre de faire repartir notre entreprise!  Les actionnaires Nimbus et Varova en ont les moyens mais ils préfèrent quitter l’entreprise et déménager du matériel.  Leur mutisme est honteux alors qu’ils devraient aider l’entreprise.

L’Etat, la collectivité territoriale et la Caisse d’Epargne ont été trop complaisants pendant des mois avec les actionnaires  historiques en les laissant organiser leur fuite ! Il faut donc désormais qu’ils interviennent pour qu’une solution industrielle de qualité puisse être construite et permettre de donner un nouvel élan à la Chocolaterie de Bourgogne et de l’espoir à ses salariés.

En décembre dernier la CFDT avait mené deux actions : 

  • le mardi 19 Place Darcy à 9 heures pour informer la population et distribuer des papillottes et,
  • le mercredi 20 à 14 heures devant la Cité judiciaire boulevard Clémenceau où le tribunal de commerce doit statuer sur la situation de l’entreprise et les propositions de reprise.

Le tribunal de commerce avait donné au seul repreneur potentiel restant en lice, LACASA, jusqu'au 11 janvier pour peaufiner son offre.

Pour la CFDT, l’offre LACASA doit être améliorée sur le versant social. Nous demandons que les représentants de ce groupe puissent être entendus rapidement par le tribunal pour expliquer leur projet qui semble industriellement sérieux.

Par contre, la CFDT ne soutiendra pas la demande des créanciers d’améliorer le montant de reprise des actifs.

Si sa candidature est acceptée, LACASA, groupe industriel familial, ne doit pas subir les conséquences du désastre financier antérieur, ni les montages juridiques de fiducie destinés à nous spolier de notre outil de travail. Pour la CFDT, le repreneur doit concentrer tous ses efforts financiers sur la remise en état et le redémarrage de l’usine, puis sur l’investissement commercial et industriel. Chocolaterie de bourgogne a des atouts industriels et des salariés

Pour soutenir ces propositions,  les élus CFDT de la Chocolaterie de Bourgogne appellaient à nouveau à un rassemblement à Dijon devant le tribunal de commerce ce jeudi 11 janvier 2018 à 15 heures (voir plus haut)

 

 photo tribunal chocolaterie